Le combat contre soi-même avec soi-même

Le corps est le seul vecteur de la compréhension du monde environnant. Tout savoir passe par le corps. L’esprit n’existe pas en tant que corps conscient de lui-même. Mais tout l’environnement à une influence sur le corps. L’air. La nourriture. L’eau. Les trois éléments essentiels à notre survie. Tout le travail du corps dans cette performance est de disparaître dans la petite colline de sucre de manière magique grâce à la maîtrise d’un certain micromouvement et d’une certaine concentration. Tout le corps sest réquisitionné pour s’enfoncer très lentement dans la masse de sucre. Je ne cache rien de la performance. Mais la performance ce ne sont pas des mots mais un corps en jeu. Le sucre blesse le corps beaucoup plus que le verre brisé. Le sucre est traitre. Peu à peu il griffe la peau pour rentrer dans le corps pour se dissoudre dans le corps. Je l’ai expérimenté physiquement. Travailler avec le sucre, c’est je pense travailler avec une des pire matière avec laquelle j’ai travaillé dans ma vie, avec le béton. La matière du sucre s’infuse dans mon corps en traversant ma peau. C’est extrêmement désagréable et les blessures cicatrisent très mal. C’est sans doute pour cela que je me protège la peau pour éviter un diabète fulgurant.

Je suis préparé comme on prépare un mort. C’est une manière de me préparer à ma propre mort. C’est une très lente préparation qui précède la sagesse face à la mort. Il y a une foule d’interprétations de cette performance. On peut par exemple lire le pouvoir du sucre sur nous nous réduisant à être symboliquement en camisole de force et forcés à manger du sucre. C’est un réel massacre.

Je sais que je me bats dans le vide. Impossible de m’habituer.

y.m.